Long Play
Tout est joli/ All is pretty

Tout est joli / All is pretty se rit de nos ruines et manie l’ironie, qu’elle soit majeure ou mineure, manie la rocaille et les tambours, marie la philosophie, l’actualité ou la littérature, tranche, groove, déconcerte, émoustille, assemble tout ça dans un Long Play qui va illuminer votre discothèque, votre cédéthèque ou votre playlist favorite. C’est de la haute couture, c’est « du lourd » comme il se dit, mais avec une insolente légèreté. On passe de l’anglais au français sans même que l’auditrice ou l’auditeur ne s’en aperçoive. Les textes et les musiques de Thierry Devillers sont interprétées dans un chant et un flow de haute tenue, millimétrique, râpeux comme il faut, joué jusqu’où il faut. La musique arrangée par le groupe – les baguettes folles de Michel Debrulle, les cordes de chaud métal de Nicolas Dechêne, l’archet virevoltant et malicieux de Joachim Iannello - est en constante métamorphose. Rock, pop, country progressive, reggae, le tout dans une élégance très british… Cet album est une fantaisie grave, un polaroïd ludique qui donne à penser que tout n’a pas été dit dans la grammaire pop. Le groupe va même tremper le diamant dans les sillons du Gai Savoir de Friedrich Nietzsche qui, ne cachant pas son enthousiasme, eut cette réflexion : « si vous êtes perdus et agacés par la musique actuelle, je vous recommande ce groupe wallon qui sévit depuis 30 ans, et cet opus particulier qui contient plus d’idées véritables que tous les ouvrages de philosophie allemande ensemble. »

On entend au loin, John Cale, Bob Dylan, Randy Newman, David Byrne, voire même Elvis Costello ou David Bowie. Mais comme le dit si justement le philosophe allemand : « Nul n’est comparable à Thierry Devillers. Ce bougre me cite mieux que personne ». Si c’est Nietzsche qui le dit…